Un rétrovirus
endogène (ou endorétrovirus – ERV ou HERV pour les endorétrovirus humains) désigne
une séquence du génome d'un organisme ayant des analogies avec certains
rétrovirus (classés eux comme exogènes car leur génome n'est pas présent dans
celui de l'organisme, comme par exemple le virus du SIDA) et qui se transmet de
génération en génération. L'étude des rétrovirus endogènes est d'enjeu médical
car certains peuvent être source de maladies quand leur génome est exprimé
malgré les protections naturelles mises en place au cours de l'évolution.
L'origine des
ERV est incertaine. L'hypothèse la plus probable est celle de l'infection de
cellules germinales (qui participent à la formation des gamètes, spermatozoïde
ou ovule) par des rétrovirus qui y auraient intégré leur génome, assurant ainsi
la transmission de leur patrimoine génétique aux générations suivantes et leur
persistance dans la descendance au sein du génome de l'organisme. Bien que ces
séquences ERV existent et puissent être lues par la machinerie cellulaire de
l'organisme, elles ont néanmoins subi de nombreuses mutations durant
l'évolution, les rendant généralement défectives et incapables de produire les
protéines constituant ces virus. Cependant, bien qu'incapables d'assurer un
cycle de réplication complet, les rétrovirus endogènes ne sont pas toujours
sans conséquence pour l'organisme hôte. Certains ont gardé leur pouvoir
infectieux et jouent même un rôle dans divers aspects physiologiques (comme le
HERV-W chez l'homme qui participe à un des mécanismes assurant la formation du
placenta).
Les endorétrovirus humains n'ont été mis en évidences
que depuis le séquençage du génome humain et en représentent une partie
importante (8%, avec environ 98 000 éléments et fragments). De plus, il apparaît qu'environ 45% du génome humain est composé de
transposons et rétrotransposons, vestiges d'infections rétrovirales plus
anciennes. Les rétrovirus endogènes font partie des rétroposons. Certains HERV sont très anciens (plusieurs dizaines de
millions d'années), d'autres auraient été intégrés au génome humain il y a
seulement cinq millions d'années.
Les rétrovirus endogènes sont aujourd'hui suspectés d’être
responsables, au moins en partie, de l'évolution des espèces. Ils sont
également à l'origine, ou co-facteurs, de diverses maladies comme les cancers
et les maladies autoimmunes ou neurologiques. A l'heure actuelle, on considére qu’ils ont joué
un rôle déterminant dans l’évolution des espèces et notamment de la branche des
primates dont l’homme fait partie.
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